Quelle réponse donner aux rumeurs parcourant l'Internet ? Quelle posture face aux craintes de voir le monde disparaître le 21 décembre 2012, quelle attitude face aux théories du complot remettant en cause la version officielle du 11-Septembre, le voyage sur la Lune ou la mort de Lady Di ?
Ces questions, vieilles comme le Web et les réseaux sociaux, resurgissent toutes les semaines aux détours de nos articles.
Elles alimentent un bruit de fond permanent dans nos commentaires, de la même manière que chacun d'entre nous s'est un jour retrouvé au milieu d'une conversation plus ou moins sérieuse avec son beau-frère, ses amis ou de vagues connaissances persuadés, passionnés ou terrifiés par l'irrationnel pouvant décider, sans qu'on le sache, de l'avenir de l'humanité.
L'importance du phénomène chez nos lecteurs ne cesse de nous frapper. Un début d'explication se niche chez Pierre Barthélémy, auteur du blog Passeur de sciences, rapportant les tests des psychologues face aux logiques qui fondent les argumentations courantes sur ces sujets (ce qui donne pour résultat que Ben Laden et Lady Di sont en réalité des morts-vivants) :
Les auteurs de l'étude notent que ce qui commande l'adhésion à une théorie du complot, c'est l'idée que les autorités veulent étouffer l'affaire. On ne se rallie pas à ces thèses alternatives pour leur logique interne mais par opposition à la version officielle des faits, parce que l'on croit que les puissants s'évertuent à nous tromper. L'article suggère donc de prendre les théories du complot non pas comme un amalgame de thèses paranoïaques mais comme une véritable idéologie, une vision du monde et de l'histoire.
Cette "mythologie", coïncidant avec la défiance populaire vis-à-vis des élites et de leurs versions officielles, s'est retrouvée mise en avant avec un de nos papiers les plus commentés de la semaine. Il concerne, donnons-le en mille, les prédictions de prêtres-astrologues mayas annonçant la fin du monde au 21 décembre 2012 (La fin du monde aura bien lieu, mais pas tout de suite).
L'article en question n'avait pourtant rien d'attirant : 8 000 signes pour une sévère démonstration mathématique déroulant les calculs d'un épigraphiste (définition) américain, qui a calculé le véritable terme du calendrier maya "à partir de sa connaissance des systèmes méso-américains de numération et de comptage du temps."