A l'occasion de la sortie française de la PSP, le créateur de la gamme PlayStation répond à nos questions.
Pourquoi avoir attendu 2005 pour lancer une console portable ?
Une telle date de sortie nous a été imposée par la technologie. La PlayStation Portable permet de jouer à des jeux dont la qualité graphique s'approche de la PS2 mais aussi de visionner des films et d'écouter de la musique. C'est un concept ambitieux qu'il n'était pas possible de réaliser auparavant.
Vous positionnez la PSP comme un appareil de loisirs davantage qu'une simple console...
Tout à fait. Le loisir est le mot-clé. Moi-même, j'adore les jeux vidéo mais j'aime aussi lire des livres, discuter avec d'autres gens. La PSP est ouverte à toute la famille et prend en compte toute une gamme de besoins.
Comment vous situez-vous face à la DS de Nintendo ?
Nintendo a toujours vécu sur les mêmes acquis : une technologie simple pour un public enfantin. Nous voulons offrir un bel objet à des populations plus exigeantes.
Vous avez doté la PSP d'un écran 16/9e. Pour quelle raison ?
Parce que cela devient le standard avec les écrans LCD. D'ailleurs, la PS3 sera également en 16/9e avec le support de la haute définition.
Le support du wifi apparaît également dans l'air du temps...
C'est un standard que nous allons prendre en compte dans de nombreux jeux PlayStation. Dans la mesure où chaque PSP est compatible wifi, il ne sera pas nécessaire d'être à proximité d'un hotspot pour pouvoir communiquer avec d'autres joueurs.
Selon vous, quelles sont les chances de la PSP sur le marché français ?
La France m'apparaît comme un marché très important. J'adore la France. C'est l'un de ces rares pays qui est fier de sa culture. De plus, les Français ont une propension naturelle à s'amuser, ils aiment le cinéma, la musique, les jeux vidéo, les mangas... Pour eux, même la gastronomie est un passe-temps. Cela ouvre la perspective de jeux divertissants.
Sony a récemment placé à sa tête un PDG américain. Est-ce un changement important dans la culture de cette société japonaise ?
Que dire... Je suis un très bon d'ami d'Howard Stringer et je pense qu'il était le meilleur choix. Il faut savoir que les deux tiers des employés de SCE, la branche qui s'occupe de la PlayStation, ne sont pas japonais. Sony est une société à vocation internationale.
En tant que père de la PlayStation, vous êtes probablement devenu la personne la plus importante de Sony ?Pourriez-vous un jour vous-même acceder à sa présidence ?
Hmm... On me donne souvent ce surnom du père de la PlayStation. En fait, il y a plus de 4000 personnes qui travaillent sur ce projet ! Personnellement, je suis bien à ma place dans cette activité. Moi, je suis avant tout un technicien, un créatif et, en tout cas, je ne me sens pas l'âme d'un gestionnaire. C'est une question de passion personnelle, je ne suis pas un bureaucrate, d'autant que Sony emploie plus de 160 000 personnes, avec des sous-sociétés un peu partout. En ce qui me concerne, mon ambition est d'appuyer la PSP et de préparer l'arrivée de la PS3.