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La Chine lance samedi 16 juin un vol spatial habité, Shenzhou IX, pour son premier rendez-vous spatial avec une femme parmi les astronautes. Liu Yang, pilote de chasse de l'Armée populaire de libération (APL) de 33 ans, va devenir une héroïne pour plus d'un milliard de Chinois, alors qu'elle quittera la Terre avec ses deux compagnons Jing Haipeng, qui est déjà allé deux fois dans l'espace, et Liu Wang, à bord du vaisseau que doit lancer une fusée Longue Marche.

Le vaisseau de ce 4e vol habité chinois doit être lancé à 12 h 37 du pas de tir de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest). Ce premier "rendez-vous spatial", opération délicate qui requiert une haute technologie, est une nouvelle étape cruciale de la conquête de l'espace chinoise et un sujet de fierté pour Pékin qui met les bouchées doubles pour reéaliser ses ambitions spatiales. Le moment critique de la mission de dix jours sera un amarrage effectué manuellement par les spationautes, contrairement à ce qui s'était passé pour Shenzhou VIII, mission inhabitée pour laquelle toute l'opération avait été pilotée depuis une station au sol.

SHENZHOU, LE "VAISSEAU DIVIN"

Liu Yang, mariée et sans enfant selon la presse chinoise, est un pilote expérimenté qui a été sélectionnée en mai 2010 pour un entraînement d'astronaute. L'excellence de ses performances lui a permis d'être recrutée en mars dernier comme candidate pour la mission Shenzhou IX, a expliqué l'agence Chine nouvelle. "Dès le premier jour, on m'a dit que je n'étais pas différente des astronautes masculins", a déclaré Liu à la télévision CCTV juste après l'annonce vendredi qu'elle serait la première Chinoise à aller dans l'espace.

La Chine sera le troisième pays, après les Etats-Unis et l'URSS, à envoyer une femme dans l'espace grâce à sa propre technologie. Le premier vol habité chinois remonte à octobre 2003 : c'était le 29 septembre 2011, une fusée Longue Marche 2F avait lancé Tiangong-1, chinoise-espace2premier module de station orbitale chinoise. La mission Shenzhou ("Vaisseau divin") VIII avait permis en octobre 2011 aux Chinois de réaliser pour la première fois un amarrage entre deux vaisseaux inhabités orbitant autour de la Terre. Tiangong-1 est resté dans l'espace après le désamarrage de Shenzhou VIII et a abaissé son orbite pour se mettre en position de recevoir Shenzhou IX.

Par mesure de sécurité, un des trois spationautes restera à bord de Shenzhou IX après l'amarrage tandis que les deux autres prendront place à bord de Tiangong-1. Le programme en cours vise à doter d'ici une décennie la Chine d'une station orbitale dans laquelle un équipage peut vivre en autonomie durant plusieurs mois, comme l'ancienne station russe Mir ou la Station spatiale internationale (ISS).